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Intégration : la Banque africaine de développement et plusieurs bailleurs réhabilitent la route Lomé-Cotonou de 107 km

Le représentant pays de la Banque africaine de développement au Togo, Paterne Wilfrid Abiola et des représentants de plusieurs bailleurs qui participent au financement de la réhabilitation de la route Lomé-Cotonou, ont visité le 5 mai dernier, les travaux d’aménagement de cette importante infrastructure pour le renforcement de l’intégration régionale.

Outre le responsable pays de la Banque africaine de développement au Togo, Paterne Wilfrid Abiola, le chef de la coopération de la Délégation de l’Union européenne au Togo, Hugo Van Tilborg et le secrétaire permanent du ministère de l’Économie et des Finances du Togo, Stéphane Akaya, ont visité les travaux de réhabilitation de la route nationale 2 (RN2), Lomé-Aného Sanvee condji sur le tronçon Avépozo Aného (30 kilomètres) et des aménagements connexes. Ces travaux font partie du Projet de réhabilitation de la route Lomé Cotonou (phase 2) et de protection côtière, financé par la Banque africaine de développement, l’Union européenne, la Banque ouest africaine de développement (BOAD), la Banque islamique de développement (BID), le Fonds pour l’environnement mondial (FEM), l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) et le gouvernement du Togo.

La route Lomé-Cotonou est considérée comme la première priorité du corridor Abidjan-Lagos du Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA) de l’Union africaine (UA) et un maillon essentiel de la route communautaire de l’UEMOA.

La Banque africaine de développement a déjà financé l’aménagement au Bénin, de la section Pahou Ouidah Hillacondji ainsi que la construction du poste de contrôle juxtaposé à la frontière entre le Togo et le Bénin, qui a été mis en œuvre de 2012 à 2020.

À ce jour, le corridor Lomé Cotonou qui relie les capitales du Togo et du Bénin rencontre des problèmes de congestion de trafic entre Avépozo et Aného en République togolaise, et reste confronté à des problèmes d’érosion côtière dans la zone qui longe l’axe routier

Afin de contribuer au renforcement de l’intégration régionale, à la croissance des échanges intra régionaux, et à la protection des côtes togolaise et béninoise, le Togo a initié le projet multinational Bénin-Togo dénommé Projet de réhabilitation de la route Lomé-Cotonou (phase 2) et de protection côtière. La nouvelle infrastructure routière contribuera au renforcement de la résilience climatique par des aménagements côtiers pour protéger la côte contre l’érosion marine. Sur demande conjointe du Togo et du Bénin, tous les partenaires ont apporté les financements nécessaires.

Financé à hauteur de 188,6 millions de dollars américains (131,35 millions d’UC), dont 40,6 millions de dollars américains (28,31 millions d’UC), soit 21,55% de la Banque africaine de développement, le projet en cours d’exécution permettra dans sa deuxième phase, d’aménager une double voie sur la section Avépozo Aného, maillon manquant sur l’axe routier Lomé Cotonou sur une distance de 30 kilomètres. Il permettra également l’aménagement d’ouvrages de protection contre l’érosion côtière pour remédier au fort recul du trait de côte estimé entre 15 à 20 mètres par an à l’Est du port de Lomé, engendrant des conséquences socio-économiques et environnementales désastreuses pour les localités riveraines.

Le Togo est un pays avec littoral, densément peuplé avec de grandes infrastructures et industries ainsi que des centres économiques importants dont la plupart des unités industrielles sont concentrées sur le littoral, actuellement menacé par l’élévation du niveau de la mer qui pourrait provoquer le déplacement de plus de 90% des unités industrielles du pays.

En plus de sa contribution au désenclavement des régions traversées et le renforcement des échanges sous-régionaux, le Projet de réhabilitation de la route Lomé Cotonou (phase 2) et de protection côtière aura un impact positif sur la réduction de la pauvreté par l’aménagement d’infrastructures sanitaires et socio-économiques et marchandes. Les populations auront désormais accès aux zones de production agricole et de commercialisation des produits sur les marchés provinciaux et de districts, et d’approvisionnement de la Zone industrielle prioritaire ainsi qu’aux services sociaux de base. Le volume des échanges commerciaux au niveau de la frontière entre le Togo et le Bénin devrait augmenter d’environ 15%, la première année suivant la mise en service.

Le projet permet de créer des emplois et d’accroître les revenus des populations locales. Pour les travaux et aménagements connexes, il est fait appel à la main-d’œuvre locale peu ou non qualifiée. Ainsi, dix jeunes nouvellement diplômés ont été recrutés et mis en situation de premier emploi au sein des entreprises et du bureau de contrôle afin de renforcer leur employabilité. Quelque 400 autres jeunes, hommes et femmes (ouvriers et artisans), verront leurs qualifications renforcées aux métiers du bâtiment et des travaux publics grâce à une formation modulaire sur une période de 45 jours. De nombreuses activités génératrices de revenus pour les populations riveraines vulnérables ont été également initiées.

Le projet permettra de réduire le temps de parcours pour les poids lourds sur le trajet Lomé Cotonou, de onze à cinq heures et le temps de transit à la frontière de sept à trois heures. Il permettra également la mise en place d’un système d’alerte précoce accompagné d’un schéma directeur d’aménagement de la zone côtière avec l’actualisation de la protection côtière. En outre, il permettra de ramener le taux du trait de côte marin de 15 à 20 mètres par an à un mètre par an et d’augmenter le revenu annuel moyen par ménage de 22%, dont environ 20% de femmes.

African Development Bank Group

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