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Maroc : l’électricité, une énergie qui illumine les territoires

Le timbre du muezzin fait écho dans tout le village, encore endormi, de Douar Bouazza, à 20 kilomètres au sud-ouest de Marrakech. Ahmed Hassani, lui, roule déjà sur sa mobylette à travers ses luxuriants champs d’olives et d’orges. Agriculteur d’une quarantaine d’années, il se réjouit de l’arrivée de l’électricité dans le village. Comme tout le monde, ici. Le courant lui a permis de mettre en valeur le terrain aride de ses parents. Aujourd’hui, c’est une véritable terre de culture.

« Avant, l’activité était faible ici. L’électricité a permis de régler les problèmes liés à l’irrigation. Dans mon champ, il y avait des parcelles où rien ne poussait. Cela me demandait beaucoup d’efforts. Aujourd’hui, l’électricité me facilite les choses. Si la production n’avait pas augmenté, je n’aurais pas pu faire venir cinq personnes pour les récoltes. Sans électricité, j’aurais arrêté mon activité », explique Ahmed Hassani. « L’électricité est mon premier soutien », ajoute-t-il.

L’accès à l’électricité est donc le nécessaire préalable à toute forme de développement économique et social. Les autorités marocaines ont ainsi lancé, en 1995, le programme d’électrification rurale global (PERG) pour apporter le courant dans les zones jusque-là non desservies par le réseau électrique national. Soutenu par la Banque africaine de développement à hauteur de 155 millions d’euros, ce projet a permis, en seulement deux décennies, d’assurer une couverture quasi universelle du pays. Ce taux n’était que de 18% lors du lancement du PERG au milieu des années 1990. En 2019, plus de 3 300 villages supplémentaires, soit environ 500 000 habitants, étaient raccordés au réseau électrique national uniquement grâce à l’appui de la Banque.

L’accès à l’électricité a enclenché un cercle vertueux pour ces villages. Des activités ont vu le jour et de nouvelles vocations ont pu s’exprimer. « Les impacts sont réels et mesurables, raconte Hassan Lissigui, responsable à l’Office national de l’eau et de l’électricité. Un soudeur, par exemple, ne peut opérer sans électricité. L’agriculteur, qui utilise aujourd’hui l’électricité, voit le rendement de sa production augmenter. Ses revenus s’améliorent. »

L’accès à l’électricité a un formidable effet multiplicateur. À différents niveaux, les conditions de vie dans les zones rurales se sont améliorées. À Dar El Aïn, village situé dans la périphérie de Marrakech, l’arrivée de l’électricité a été, pour les femmes de la coopérative « Al Amal », synonyme de nouvelles possibilités. Dans leur local, elles transforment les récoltes, comme le couscous ou d’autres produits à base d’orge et de blé. Les femmes ont besoin d’électricité pour utiliser les équipements de production nécessaires : réfrigérateurs, trieuses, balances électroniques, etc. Plus largement, Al Amal a apporté sa contribution à la communauté avec une crèche ouverte aux enfants du village.

« La coopérative s’occupe de transformer, en produits à haute valeur ajoutée, les différentes récoltes locales. Grâce à l’électricité, les femmes sont beaucoup plus efficaces, et leurs produits de meilleure qualité. Cela crée de l’espoir », se félicite Fatima Zahra, assistante maternelle d’une vingtaine d’années à Dar El Aïn. « Je suis éducatrice, j’habite à Dar El Aïn. Je travaille à la crèche créée par l’association du village. Ce métier me tient vraiment à cœur. L’association aide énormément le village.  Elle a créé la coopérative et aide les jeunes à réaliser leurs projets », ajoute la jeune femme, qui participe souvent aux travaux de la coopérative.

Au Maroc, des millions d’agriculteurs, d’artisans, de commerçants, d’entrepreneurs et d’associations reconnaissent que l’accès à l’électricité a changé leur quotidien. Éclairer l’Afrique, c’est améliorer durablement les conditions de vie de millions d’Africains. Depuis le début de ses interventions au Maroc en 1970, la Banque a financé 18 opérations d’investissement dans le secteur de l’énergie pour un montant total de plus de 1,5 milliard d’euros.

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