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Au Maroc, le projet Novacim cimente les acteurs du territoire autour de la création de valeur et d’emploi

Dans les couloirs du lycée Massira, à Ouled Ghanem, au sud de Casablanca, la peinture, à l’heure de la rentrée des classes, est encore fraîche sur les murs.

À 17 heures tapantes, la sonnerie marque la fin des cours et libère les élèves qui se ruent vers la sortie. Au milieu de l’allée centrale, la voix d’Abdel Hadi Sabioui résonne : « en 2021, les trois quarts de nos élèves ont obtenu le baccalauréat. C’est 35% de mieux que l’année précédente ». Le proviseur voudrait encore s’épancher sur cet exploit, mais il retourne aussi vite à sa tâche. Pour la deuxième année consécutive, l’établissement connaît une forte augmentation de ses effectifs.

Durant l’été, le lycée Massira a fait sa mue : internat et réfectoire rénovés, pavage de la cour ; aucun détail n’a été laissé au hasard. « En créant un environnement propice aux études, nous stimulons les élèves et les enseignants. Notre internat est aujourd’hui plus propre et plus sûr. Nous encourageons les parents à y inscrire leurs enfants, en particulier les filles », explique le proviseur.

Dans la bibliothèque, au pied des colonnes de manuels scolaires, des ordinateurs meublent le décor. Pour Abdelilah Zenjari, directeur général délégué de la cimenterie Novacim, en visite dans l’établissement, ce n’est pas suffisant. Il promet de financer l’acquisition de nouveaux équipements : « en aidant le lycée à se moderniser, nous voulons favoriser un environnement bénéfique aux élèves. On ne peut pas s’implanter dans un territoire sans considérer sa dimension sociale et humaine. »

Depuis juillet 2019, à proximité de cette commune de 22 000 habitants, la cimenterie Novacim sort petit à petit de terre. Sur ce vaste gisement de calcaire et d’argile, situé entre les villes de El Jadida et Safi, soudeurs, tuyauteurs et conducteurs de travaux s’activent pour tenir les délais : l’exploitation doit démarrer en 2023.

Le maître d’ouvrage, la Société générale des travaux du Maroc (SGTM), a recruté près de 700 employés (hommes et femmes), dont deux tiers habitent la région. Pour ce territoire en pleine mutation, les travaux génèrent d’énormes opportunités d’emploi.

Rachid El Moussafir, chef de projet de Sphinx Electrique, un prestataire de services local de la SGTM, se réjouit de ce chantier : « Nous avons augmenté notre chiffre d’affaires et recruté sur le long terme car, une fois l’exploitation lancée, la cimenterie aura toujours besoin de suivi et de maintenance. »

La durabilité est justement l’un des enjeux du développement de ce territoire, auquel répond ce chantier. Grâce à des formations, la reconversion des employés du chantier a été anticipée pour leur permettre d’assurer le fonctionnement opérationnel de la cimenterie. « Pour lancer l’exploitation, nous avons l’intention de recruter 200 personnes. Nous nous appuierons sur les compétences acquises lors de la phase de construction », confirme le directeur général délégué de la cimenterie, Abdelilah Zenjari. Sur le long terme, le visage tout entier de la région est appelé à se transformer.

Soutenir des projets industriels à fort impact humain est l’une des priorités de la Banque africaine de développement. L’institution a accordé un prêt de 45 millions d’euros pour la construction de cette usine.

Cette nouvelle cimenterie complète la chaîne de production de la SGTM, composée notamment de multiples carrières et usines à béton, qui comptent plus de 16 000 employés à travers le Maroc. Elle lui permettra de renforcer son avantage comparatif dans le secteur extrêmement concurrentiel de la construction en Afrique.

Cette usine représente surtout une opportunité pour le territoire, les communautés et les acteurs locaux. Aujourd’hui, les femmes et les hommes de la région sont pleins d’espoir, comme Zahra El Hanafi, responsable de l’association Zakhrafati : « avec l’appui de la cimenterie, nous soutenons les femmes et les jeunes filles en les formant à la broderie ». Ces femmes apprennent un métier artisanal pour en vivre. Dans cet atelier où les tissus s’entremêlent, l’ambiance est studieuse car chacune sait bien qu’au bout de l’aiguille, se profile un heureux destin.

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