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COP15 : les chefs d'État africains se mobilisent contre la sécheresse et pour la restauration des terres à la quinzième Conférence des parties à…

Neuf chefs d’État africains, de hauts responsables d’organisations panafricaines et internationales ont assisté lundi, à l’ouverture d’un sommet de haut niveau consacré à la sécheresse et la restauration des terres.

Le sommet, une initiative du président ivoirien, Alassane Ouattara, est organisé en marge de la quinzième Conférence des parties (COP15) de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification qui se tient à Abidjan au 9 au 20 mai.

La COP15 qui se tient sur le thème, « Terre. La vie. Héritage : de la rareté à la prospérité », se veut un appel à l’action pour que la terre, source de vie, continue de profiter aux générations présentes et futures.

« Nos peuples fondent beaucoup d’espoir sur nous. Nous n’avons pas le droit de les décevoir. Agissons vite, agissons ensemble pour donner une nouvelle vie à nos terres », a lancé le président Ouattara devant ses pairs.

Les présidents Muhammadu Buhari du Nigeria, Faure Gnassingbé du Togo, Georges Weah du Liberia, Mohamed Bazoum du Niger, Felix Tshisekedi de la République démocratique du Congo, Mohamed Cheikh El Ghazouani de Mauritanie, entre autres, étaient présents autour de M. Ouattara pour débattre de « sécheresse et dégradation des terres », thème de leur sommet.

« Notre sommet doit être celui de l’espoir », a insisté M. Ouattara soulignant que l’impact des phénomènes climatiques sur les terres se posent avec acuité pour son pays.

Amina Mohammed, sous-secrétaire générale des Nations unies, Ibrahim Thiaw, secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification, Abdulla Shahid, président de la 76e Assemblée générale des Nations unies et Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine participent également à ce sommet

Appelant les dirigeants du monde à « ne pas croiser les doigts » Amina Mohammed a souligné qu’il était essentiel de restaurer les terres, car « tous les pays sont concernés par la dégradation des terres et l’avancée du désert du fait du changement climatique ».

Ibrahim Thiaw, le secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification a déclaré : « La terre nous nourrit. La terre nous fournit l’eau que nous buvons autant que l’air que nous respirons. La santé de notre économie dépend des ressources de la terre. » Selon lui, la dégradation des terres n’est pas une fatalité.

En marge du sommet, le président ivoirien a lancé l’Initiative d’Abidjan, en anglais « Abidjan Legacy Program » visant à restaurer les écosystèmes forestiers dégradés et promouvoir des approches de gestion durable des sols dans ce pays, premier producteur mondial de cacao.

« J’ai l’honneur d’annoncer que la Banque africaine de développement va mobiliser 500 millions de dollars américains pour la bonne mise en œuvre de l’initiative, Abidjan Legacy program », a déclaré Kevin Kanina Kariuki, vice-président du Groupe de la Banque chargé de l’Électricité, de l’Énergie, du Climat et de la Croissante verte.

Abidjan Legacy Program vise à mobiliser 1,5 milliard de dollar pour stimuler la durabilité environnementale à long terme dans les principales chaînes de valeur, tout en protégeant et en restaurant les forêts et les terres. Il a aussi pour objectif d’améliorer la résilience des communautés face au changement climatique en Côte d’Ivoire et d’augmenter durablement la production agricole du pays.

« Je voudrais appeler tous les partenaires au développement à soutenir le programme. Faisons en sorte que notre présente rencontre ouvre des perspectives prometteuses pour des ressources foncières et forestières profitables aux populations africaines », a souligné M. Kariuki. Il a rappelé que la Banque restait déterminée à intensifier ses actions contre la désertification et la dégradation des terres en Afrique, et à jouer un rôle actif dans la mise en œuvre de l’Initiative d’Abidjan.

Mobilisation de ressources

Jeudi, lors d’une audience avec M. Ouattara, le président de la Banque, Dr Akinwumi Adesina a annoncé un soutien de 746 500 dollars pour l’organisation de la COP15. La Banque soutient le « Pavillon de l’Afrique » installé sur le site de l’événement.  Il fournit une plateforme aux praticiens, experts et décideurs de tous les secteurs et niveaux pour partager des expériences et des idées sur la manière d’accélérer l’action en faveur de la mise en œuvre de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification

Des responsables gouvernementaux, des représentants du secteur privé, de la société civile et d’autres acteurs clés du monde entier sont mobilisés pour cette COP15. Ils vont porter la voix de l’Afrique pour que les questions de la sécheresse, de la dégradation des terres et de leur restauration soient dûment pris en compte et discutées au plus haut niveau politique dans l’optique d’améliorer les conditions d’existence des populations de l’Afrique, continent sérieusement menacé par les effets de la sécheresse et des risques climatiques

La nécessité de faire de la sécheresse et la mobilisation des ressources un agenda prioritaire pour le continent africain est également au centre de la COP15 qui met les communautés et le secteur privé au centre des échanges. La Conférence s’appuie sur le programme de la Grande muraille verte et entend offrir une réponse concrète aux défis interconnectés de la dégradation des terres, du changement climatique et de la perte de la biodiversité, alors que nous entrons dans la « Décennie des Nations unies pour la restauration des écosystèmes ».

La COP 15 sur la désertification pose les jalons vers la COP27 sur le climat prévue en novembre prochain en Égypte.  Elles mettent en avant la nécessité de mieux gérer les ressources naturelles qui apportent des avantages environnementaux, sociaux, économiques et contribuent à renforcer la résilience.

African Development Bank Group

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