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« Trois questions à… » John Andrianarisata, Représentant-pays de la Banque africaine de développement au Bénin

La Banque africaine de développement est partenaire du Bénin depuis 1972, l’un des six pays africains ayant connu la plus forte croissance en 2019.
John Andrianarisata, représentant de la Banque dans le pays, explique le rôle de l’institution dans cette performance et détaille ses priorités pour accompagner le Bénin dans la transformation structurelle de son économie.

L’an dernier, le Bénin a figuré, pour la première fois, parmi les six pays africains et les dix économies du monde les plus dynamiques en termes de croissance. Comment expliquez-vous cette performance ?

Le Bénin a enregistré une forte croissance économique sur la période 2017-2019, avec un bond de 6% de son Produit intérieur brut (PIB, et même 6,7% en 2018 et 2019.

Cette croissance est due à la performance de son secteur agricole, notamment du coton, dont la production est passée de plus de 269 000 tonnes en 2016 à près de 727 000 en 2019.

Elle le doit également à la vitalité du secteur des bâtiments et travaux publics, à l’augmentation des capacités énergétiques (entrée en fonction de la centrale électrique de 120 MW de Maria-Gléta), au regain d’activité de l’agro-industrie, au dynamisme du port de Cotonou ainsi qu’à la hausse des investissements publics (de 21 % du PIB en 2016 à 29,6 % en 2019).

La bonne gestion macroéconomique, menée par les autorités ces dernières années, a eu un effet positif. En effet, le Bénin a émis, avec succès, pour la première fois en mars 2019, une euro-obligation de 500 millions euros – l’équivalent de 5,2 %. Le pays est crédité d’une notation B+ par l’agence Standard & Poor’s et son risque de surendettement est jugé modéré par le FMI.

Quelles actions de la Banque ont contribué à cette performance ?

Le partenariat de la Banque avec le Bénin a presque 50 ans. Il a démarré en 1972. Depuis, le volume de ses investissements a dépassé 1,55 milliard de dollars américains. Les engagements nets de la Banque ont été multipliés par 3,6, passant de 180 à 645 millions de dollars en trois ans – de 2016 et 2019. Aujourd’hui, son portefeuille au Bénin compte 20 projets actifs pour un montant total de 645 millions de dollars. Ces investissements touchent les secteurs des transports (53%), de l’agriculture (19%), de l’énergie (13%), de l’eau et de l’assainissement (12%) ainsi que la gouvernance (3%).

Quelles sont les priorités de la Banque au Bénin pour les années à venir ? Comment la Banque peut-elle aider l’économie béninoise à accélérer sa transformation structurelle ?

La Banque est engagée avec le Bénin par le biais du Document de stratégie pays (DSP) sur la période 2017-2021. En appuyant la mise en œuvre du Programme d’Action du Gouvernement (PAG 2016-2021), l’objectif du DSP vise à permettre la transformation structurelle de l’économie béninoise en faveur d’une croissance inclusive, génératrice d’emplois décents, tout en assurant la transition vers une économie verte.

Pour atteindre cet objectif, la Banque concentre ses interventions dans les secteurs de l’agriculture et de l’agro-industrie, de l’énergie, des transports, de l’eau et de l’assainissement.

Les perspectives sont favorables : les prévisions de croissance du PIB sont de 6,7 % cette année, et 6,6 % en 2021.

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