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NSO Policy Interviews: KODEIJA DIALLO, directrice du Département d’appui aux opérations non-souveraines et au secteur privé de la Banque africaine de…

La directrice du Département d’appui aux opérations non-souveraines et au secteur privé de la Banque africaine de développement fait le point sur la politique en direction du secteur privé et parle du secteur dit informel.

 

Comment la Banque pourrait-elle accompagner les organisations mal structurées ?

La politique du secteur privé a le mérite d’avoir plus de flexibilité et de souplesse dans la taille du ticket d’entrée et la prise en charge des divers types d’acteurs du secteur privé ; qu’ils soient à la recherche de financements ou des sponsors cherchant des projets à financer en Afrique. Elle offre aussi beaucoup de possibilités en termes d’instruments adaptés aux nouveaux acteurs du secteur privé dont ceux qui ne sont pas structurés, c’est-à-dire les PME en général et les entités relevant du microcrédit ou plus ou moins du secteur informel.

On s’occupe aussi bien des grands que des petits projets indirectement à travers les fonds d’investissement d’impact et les initiatives que nous mettons en place avec des programmes d’appui aux PME. Il convient également de signaler que bon nombre de lignes de crédits accordées aux banques et institutions financières de développement ont pour but de financer les PME.

Concernant le secteur informel, et plus particulièrement les PME opérant dans l’économie informelle, l’accès au financement est leur plus grande contrainte. Il faut aussi rappeler que de nombreux facteurs contribuent à l’exclusion financière de ces acteurs du secteur privé. En effet, ce sont des acteurs qui n’existent pas en tant que structures organisées avec un bilan financier, une structure de gouvernance, une stratégie d’entreprise, etc. qui pourraient faciliter leur accompagnement. Toutefois, il y a des projets de microcrédit qui permettent d’aider ces acteurs qui sont importants, et qu’il faut soutenir si on veut développer le secteur privé.

Il faut donc les accompagner, notamment grâce à des partenariats locaux. La finance inclusive à travers la digitalisation offre alors une solution transformationnelle à l’exclusion financière motivée par l’informalité de ces acteurs du secteur privé et a le potentiel d’aider à accéder à ce segment du secteur informel, tout en facilitant leur intégration graduelle dans le secteur formel.

 

Et à propos de la nouvelle politique pour le développement du secteur privé ?

Elle s’inscrit dans une stratégie de développement du secteur privé qui englobe un cadre de facilitation du développement de ce secteur, la création d’infrastructures sociales et économiques telles que les centrales pour la production d’énergie, des routes, la santé, l’éducation ainsi que la création et le développement d’entreprise à travers les prêts directs et indirects, etc. Elle appelle aussi à une intervention plus accrue dans les pays en transition et dans les secteurs et segments à fort effet multiplicateur de développement. D’une manière globale, l’objectif de cette politique est d’optimiser notre impact et d’accroître notre additionnalité dans toutes nos interventions au niveau du secteur privé car notre raison d’être c’est l’impact sur le développement.

 

Quelle est la stratégie de la Banque dans ce domaine, en direction des pays en transition ?

Tout d’abord il faut rappeler que La Banque a été très active à travers ses trois guichets (BAD, FAD et FSN) et ses différentes facilités telle que la Facilité africaine de soutien juridique pour soutenir les pays en transition. De plus, pour intensifier son intervention et faciliter une mise en œuvre efficace de sa stratégie envers les pays en transition, la Banque a créé la Facilité d’appui à la transition avec le double objectif de compléter et d’atténuer la pression sur l’utilisation des ressources existantes destinées aux pays à faible revenu et de soutenir activement le développement du secteur privé dans les pays en transition.

Au cœur de la stratégie de développement du secteur privé dans ces pays se trouve la nécessité d’améliorer l’environnement des affaires, la gouvernance publique, de promouvoir la transparence et de répondre aux besoins urgents des pays ciblés. A cet égard, la Banque poursuivra un alignement et une complémentarité plus étroits entre ses opérations souveraines et non-souveraines. La nouvelle politique des opérations non-souveraines de la Banque est aussi un outil complémentaire qui s’inscrit dans cette stratégie et est applicable à tous les pays membres régionaux de la Banque.

Toutefois, en ce qui concerne les pays en transition, elle sera appliquée en fonction de la nature de la fragilité telle qu’évaluée dans chaque pays et tous les instruments disponibles de la Banque et en particulier l’assistance technique seront utilisés pour mettre en œuvre cette stratégie et renforcer les différentes approches d’intervention de la Banque, en ce qui concerne le développement du secteur privé dans les pays en transition.

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