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Maroc : la station d’Oum Azza alimente en eau potable plus de cinq millions de personnes sur l’axe Rabat-Casablanca

Ahmed Attari est devenu propriétaire d’un appartement à Tamesna, une commune située à une vingtaine de kilomètres de Rabat, qui a émergé pour absorber le surcroît de population de la capitale marocaine. Ses dizaines de milliers d’habitants sont aujourd’hui approvisionnés en eau potable par la toute nouvelle station d’épuration d’Oum Azza, construite grâce à un soutien de la Banque africaine de développement.

Ahmed, fonctionnaire à la quarantaine, ouvre les portes de son « trois pièces ». Il rejoint sa femme et ses filles, assises autour d’une table du salon, pour partager un thé.

« On ne peut pas imaginer la construction d’une nouvelle ville sans eau. Impossible de cuisiner ou de se laver sans eau, énonce-t-il. Dieu merci, il n’y a pas de problème d’eau ici. Aujourd’hui, trois châteaux d’eau alimentent notre ville. Et nous avons pris l’habitude de réduire notre consommation d’eau, conscients de son importance », raconte-t-il.

Chef de projet à l’Office national de l’électricité et de l’eau (ONEE), Mohamed Touahri a contribué à la construction et à la mise en exploitation de la station d’Oum Azza. « C’est une station de pompage, de préchloration et de traitement qui assurera l’alimentation en eau potable de toute la région entre Rabat et Casablanca jusqu’en 2030 », explique cet ingénieur d’une quarantaine d’années.

La zone côtière entre Rabat et Casablanca regroupe la plus forte concentration démographique du Maroc. Les villes y connaissent un développement urbain et industriel importants. L’augmentation de la demande en eau a amené les autorités à planifier le renforcement, à long terme, de l’approvisionnement en eau potable. La Banque africaine de développement y a contribué en finançant, pour 140 millions d’euros, la station d’Oum Azza qui alimente, en eau potable, plus de cinq millions de personnes.

 « Quand on parle d’un débit de cinq mètres cube par seconde, ce sont 5 000 litres par seconde ! C’est considérable et techniquement compliqué à mettre en œuvre, du montage financier jusqu’à la réalisation… », explique Mohamed Touahri. « Sans l’appui financier de la Banque africaine de développement et son accompagnement tout au long du processus de réalisation, nous n’aurions pas atteint ce niveau satisfaisant », se félicite le chef de projet.

Ayoub Serrar, 24 ans, est jeune technicien à l’ONEE. Il a su saisir une opportunité offerte dans le cadre de ce projet en rejoignant, dès la fin de ses études en 2017, les équipes d’Oum Azza. « J’ai entendu parler d’un concours de recrutement de techniciens spécialisés dans l’eau et l’assainissement. Je fais partie des premiers à être retenus. Je suis heureux d’avoir été choisi pour travailler à la station de traitement d’Oum Azza », se réjouit Ayoub. « La population est en croissance au Maroc. Ce projet est venu répondre à ses besoins », poursuit le jeune technicien.

Depuis plus d’un demi-siècle, la Banque africaine de développement et le Maroc travaillent en parfaite osmose dans le secteur de l’eau et de l’assainissement à travers un partenariat stratégique. La Banque a ainsi financé 15 opérations pour un montant de plus de 1,3 milliard de dollars américains. Cela a permis à 15 millions d’habitants d’une trentaine de villes à travers le Royaume de bénéficier d’une amélioration des systèmes d’adduction et de distribution d’eau.

Cet effort national se poursuit avec une nouvelle vision impulsée par le Maroc dans l’accès à l’eau. Il s’agit du programme national prioritaire d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027. Doté de 115 milliards de dirhams marocains, soit plus de 10 milliards d’euros, il vise à l’amélioration de l’offre hydrique par la construction de barrages, la gestion de la demande et la valorisation de l’eau, notamment dans le secteur agricole, et le renforcement de l’approvisionnement en eau potable en milieu rural.

En contribuant à l’amélioration de la qualité de vie des populations au Maroc par l’approvisionnement en eau potable, la Banque africaine de développement favorise les conditions d’un développement durable et partagé car, sans eau, il ne peut y avoir de développement.

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