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Financé en grande partie par la Banque africaine de développement, l’agrandissement de l’aéroport de Kotoka fait la fierté du Ghana

Kofi Acheampong stationne à l’entrée du terminal 3 (T3) de l’aéroport international d’Accra. Comme son père avant lui, le quadragénaire est chauffeur de taxi. Faire la navette entre l’aéroport et le centre-ville de la capitale ghanéenne le rend heureux.

« Le T3 est un bon investissement, surtout pour nous, chauffeurs de taxi, constate Kofi. Le nouveau terminal a réduit la pression sur les flux de départs et d’arrivées à l’aéroport international. Chaque jour, j’espère prendre le dernier passager pour rentrer ensuite chez moi retrouver ma femme et mes enfants. » Avant de poursuivre : « toute l’énergie que je mets dans mon travail, je veux aussi la dépenser avec mes proches. Lorsque je rentre chez moi et qu’un enfant me saute au cou en criant « papa, papa ! », c’est une sensation tellement agréable », savoure-t-il.

Le développement de l’aviation a accompagné celui de l’économie du Ghana, entraînant un trafic aérien supérieur à la capacité des aéroports du pays. D’où la nécessité de construire un nouveau terminal à l’aéroport international d’Accra-Kotoka et d’agrandir les aéroports régionaux du pays. La Banque africaine de développement a contribué à hauteur de 120 millions de dollars à la réalisation du terminal 3. Mis en service en octobre 2018, le T3 offre au Ghana une infrastructure aéroportuaire de premier plan en Afrique.

« Le terminal 2 a une capacité annuelle de 2,5 millions de passagers. Nous avons largement dépassé ce seuil il y a deux ou trois ans. Avec ses équipements modernes, le terminal 3 a porté la capacité de Kotoka à cinq millions de passagers par an », détaille John Dekyem Attafuah, directeur général de Ghana Airports Company Limited, la société aéroportuaire qui gère Kotoka. Il est certain que ce nouvel outil attirera un plus grand nombre de liaisons aériennes à l’avenir car il est très facile, pour les passagers, de voyager en passant par le terminal 3 flambant neuf.

« Nous espérons que le T3 changera la donne, et pas seulement pour le pays. L’aérien stimule l’intégration régionale et bénéficie à plus de 350 millions de personnes dans toute l’Afrique de l’Ouest. De nombreux secteurs en profitent, comme le commerce, l’industrie, l’agriculture et le tourisme », explique John Dekyem.

Nana Yaw Ametepe, chef de projet sur le terminal 3, y voit une rupture totale avec l’infrastructure aéroportuaire antérieure. « C’est un nouveau terminal, doté de tous les équipements aux standards internationaux. Il est à la pointe de la technologie. Le développement du marché domestique entraîne le développement du marché international car, maintenant, à Kotoka, vous avez, chaque jour, quatre à cinq options pour vous rendre en Europe », relève-t-il avec satisfaction.

L’extension de l’aéroport d’Accra-Kotoka a eu également un impact direct sur l’emploi. Environ 7 000 postes ont été créés pour la construction du nouveau terminal et plus de 280 professionnels qualifiés ont assuré les opérations sur site.

« Grâce au T3, la pression s’est relâchée, note Ivy Ampah, contrôleuse aérienne à Accra. Mes enfants me disent toujours « c’est si difficile, maman, tu n’as pas de temps pour nous » … Mais ils ne manquent de dire, non sans fierté, à leurs camarades que leur maman est en charge de contrôler leur vol ! »

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